Il serait hasardeux de faire des généralités sur un peuple ou une communauté, comme si tous les individus d'un groupe étaient identiques en tout point, or, concernant les hongrois, nous étions tous unanimes pour condamner leur arrogance et leur sale caractère, nous pensions qu'après avoir subi les suisses alémaniques, nous avions tout vu, et bien non ! N'en déplaise à mon tonton Edgar qui les connaît bien, il y a pire : les hongrois.

Fort de cette conviction, j'ai supporté tout çà pendant toute la traversée de la Hongrie, le long du lac Balaton et après. Rien que pour aujourd'hui, vers 8h, je me suis arrêté prendre un café, la patronne du bistrot était si désagréable qu'un client, accoudé au comptoir, m'a paru gêné par son comportement, en me regardant il semblait vouloir s'excuser.

Vers 10h, encore un petit café, sur une terrasse où il y avait deux randonneurs à vélos, deux jeunes qui semblaient normaux, avec la tente et autres bagages. Je leur ai demandé de m'asseoir avec eux à la seule table qu'il y avait, une table assez grande pour 6 personnes, pensant pouvoir passer un petit moment convivial avec des gens partageant une même activité, je n'ai d'abord pas eu de réponse à ma requête, et ensuite ils m'ont carrément tourné le dos, ça m'a fort contrarié, et je suis reparti, atterré.

13h, la faim et la soif me prenant, je m'arrête dans le seul "bufè" que j'ai vu, tous les autres étant fermés pour cause de jour férié, ce 20 août. Il y avait un groupe de motards, avec des Harley, tatoués de partout, des chaînes autour de la taille, des décos "heavy metal" dans le dos, des casques de la wehrmacht, des bagouses à tous les doigts, bref, je me suis dit :c'est pas mon jour !

Le patron du bistrot ne parlait que le hongrois, impossible de communiquer avec lui, ni en anglais ni en allemand, un biker, avec une barbe de 50cm, nouée à la viking, est venu m'aider, il parlait un peu anglais, il a fait l'interprète, a passé ma commande puis est venu discuter avec moi. Ce qui semblait l'étonner le plus c'était mon âge, j'ai cru comprendre qu'il avait le même.

J'étais encore à table quand la troupe a commencé à démarrer les motos, c'est alors que mon viking est descendu de sa Harley et est venu me saluer avec beaucoup de sympathie, ça m'a beaucoup touché.

20 km plus loin, j'arrivais à Lenti, juste avant la frontière, il me restait des florins hongrois à dépenser, là j'ai trouvé les gens très sympas, les uns me donnant de l'eau, ou m'indiquant un petit camping pas cher, enfin loin du comportement de leur congénères, un vrai bonheur...

Ce camping est vraiment une trouvaille, c'est le moins cher depuis que je suis parti, 1150 florins, soit à peine 4€,avec des sanitaires correctes, sans luxe, mais adaptés, un petit "bufè" où j'ai très bien mangé et surtout un grand terrain pour les trois campeurs que nous étions.

Pour conclure, les hongrois m'ont beaucoup déçu par leur comportement, on m'a dit que les slovènes étaient tout l'inverse, gageons que ces moments sympathiques que j'ai vécu à l'approche de la frontière soient de bonnes augures...